Le contenant traditionnel du vin depuis des siècles, c’est le fût de chêne. Il offre de nombreux avantages : l’apport d’arômes très intéressants pour le vin, tels que des notes boisés, un goût de vanille, des arômes torréfiés. Les barriques, les foudres et les tonneaux ne sont pas étanches à l’air et cela permet une oxygénation lente et bénéfique pour le vieillissement du vin. Enfin, pour les vins rouges très structurés et charpentés, tels que certains Bordeaux particulièrement tanniques, le contact avec le chêne du fût apporte des tanins qui rendent le vin plus souple, plus velouté et plus facile à boire.
Nous avons testé différents copeaux (chêne français blond, chêne français note toastée, chêne américain note caramel), que nous avons laissé infuser 16 jours dans un Bordeaux AOP, La Loubière 2019. L’effet sur les arômes est net, au delà de ce que nous imaginions. Par rapport au vin témoin, on remarque les arômes de chêne légèrement toastés, les notes de torréfaction ou un goût de chocolat. Pour les tanins, par contre, il n’y a pas d’effet. On les percevait même un peu plus durs sur le vin avec le chêne américain.
En conclusion, le procédé peut être vraiment intéressant sur le plan aromatique pour certains vins, de qualité courante. On amène des arômes supplémentaires qui apportent une bonification au vin : un profil gustatif plus complexe, des notes boisées, torréfiées qui complètent les arômes variétaux du cépage. Par contre, pour les grands vins issus des meilleurs terroirs et qui développent des profils particulièrement tanniques et charpentés, rien ne remplacera l’élevage en fûts qui rend les tanins veloutés avec une oxygénation bien maîtrisée, en permettant au vin de se bonifier durant de longues années !